Apothicairerie
Apothicairerie de l'Hôtel-Dieu-le-Comte

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Apothicairerie

L'Apothicairerie, l'une des plus belles de France

Cette grande salle, classée Monument historique, conserve une collection exceptionnelle de pots en faïence et de boîtes pharmaceutiques en bois peint des XVIIIe et XIXe siècles. Gérée par le pôle muséal de la Ville de Troyes, sa scénographie est réétudiée en cohérence avec le projet de la Cité du Vitrail, tout en conservant son caractère authentique.

L'Apothicairerie

Au cœur de Troyes, dans les murs de l’Hôtel-Dieu-le-Comte fondé au XIIe siècle, est conservée l’une des plus remarquables apothicaireries de France. Restée presque inchangée depuis le XVIIIe siècle, elle demeure aujourd’hui l’un des rares témoignages de l’art de la pharmacie d’antan.

L’apothicairerie est aménagée vers 1725. Les sœurs religieuses et apothicaires y entraient pour prendre les ingrédients nécessaires à la fabrication des remèdes qu’ils préparaient dans le laboratoire contigu pour les malades de l’hôpital.

Les murs de près de 5 m de hauteur de cette vaste pièce sont couverts de boiseries en chêne foncé, de style Louis XIV. La monumentale échelle roulante permettait d’accéder aux étagères les plus hautes.

Sur ces étagères sont disposées près de 250 céramiques dont la majeure partie, blanche à décor bleu, date du XVIIIe siècle et provient probablement de Nevers. Les céramiques aux décors colorés, géométriques ou végétaux sont, pour la plupart, des productions lyonnaises du XVIe siècle.

La collection de 319 boîtes en bois peintes, réalisée spécifiquement pour s’intégrer dans le lieu, est unique en France. Chacune des boîtes rectangulaires porte le nom du produit contenu, accompagné d’une illustration à l’intérieur d’un cartouche. La plupart de ces illustrations proviennent du livre de Pierre Pomet, Histoire générale des drogues, publié en 1694-95.

De grands mortiers, une grande fontaine en étain ainsi qu’un majestueux vase qui contenait de la Thériaque, remède mythique à base de vipère et d’opium, longtemps considéré comme la « panacée universelle », complètent ce décor grandiose.

Transformée en musée en 1976, l’Apothicairerie a fait l’objet de plusieurs classements au titre des Monuments historiques, notamment pour ses collections de boîtes en bois et de faïences. À travers sa présentation renouvelée, elle redonne vie à l’histoire des apothicaires et explique leur rôle dans la ville et son hôpital au siècle des Lumières.

Des tablettes numériques permettent d’explorer ingrédients et recettes anciennes à base de corne de licorne ou de pierres précieuses. Les enfants pourront également y suivre sœur Violette, pour passer leur diplôme d’apothicaire et libérer le fantôme qui hante ces lieux !

 

Le Laboratoire

La pièce adjacente à la grande salle de l'Apothicairerie est l’ancien laboratoire de l’Hôtel-Dieu, où les sœurs religieuses et l’apothicaire préparaient les remèdes pour les malades.

Il est aménagé au cours du XVIIIe siècle, vraisemblablement un peu après la grande salle de l’Apothicairerie puisque, à l’origine, se trouvait dans cette salle un grand escalier qui menait aux étages. On peut y admirer une très belle voûte d’ogives, qui retombent sur un gros pilier central.
Le sol en mosaïque du XIXe siècle est également remarquable.

Un traité du XVIIIe siècle entre les administrateurs et l’apothicaire de l’Hôtel-Dieu ainsi que divers inventaires anciens donnent une image assez précise de ce laboratoire qui était équipé de divers fourneaux et d’un tournebroche. Des récipients en cuivre, un petit alambic, des balances, plusieurs grands mortiers, des seringues d’étain, des pots à clystère occupaient les placards et rayonnages qui garnissaient les murs. Dans l’arrière-boutique se trouvait également une grande presse en bois.

Aucun mobilier ne demeure de cet agencement ancien. Le nouveau parcours présente, avec une muséographie moderne, le travail de l’apothicaire et la spécificité des lieux à travers plusieurs thématiques :

  • Devenir apothicaire :

Différents instruments permettent la confection précise des remèdes. Des mortiers de toutes tailles, une balance, un alambic ancien, etc. sont présentés.

  • L’Art de conserver :

Pour les apothicaires, la conservation des produits est cruciale. Toute une gamme de pots, dont la taille et la matière sont adaptées au contenu, se développe au fil des siècles. Le visiteur peut ainsi admirer des chevrettes, albarelli, pots-canon, bouteilles et grandes fontaines provenant des différents grands centres de production européens. Une grande partie de ces collections provient de la donation faite par Jean-Marie Denis à la Ville de Troyes entre 1978 et 1988.

  • Se soigner à l’Hôtel-Dieu-le-Comte :

Le parcours présente également les objets médicaux de l’Hôtel-Dieu-le-Comte ainsi que les bustes reliquaires de sainte Marguerite, saint Barthélemy et saint Florentin (XVe-XVIe siècle), qui étaient portés en procession pour récolter des fonds pour l’hôpital.

 

Enfin un film et des objets mobiliers évoquent l'histoire du bâtiment, de l’hôpital à la Cité du Vitrail.

Un îlot-jeu de manipulations est disponible pour petits et grands (atelier senteurs, jeu « Apothicaire et charlatan »,...).