Bannière exposition temporaire

Notre-Dame de Paris : la querelle des vitraux (1935-1965)

Du 22 juin 2024 au 05 janvier 2025
Tarif
5€ / pers.

L'exposition estivale 2024, organisée avec l'appui scientifique de la Direction régionale des affaires culturelles d'Ile-de-France, est consacrée à la querelle qui débuta en 1935 autour de la volonté d'orner la nef de Notre-Dame de Paris de vitraux contemporains. Près de 90 ans après le début de cette querelle, et pour la première fois depuis leur dépose, la Cité du Vitrail réunit du 22 juin 2024 au 5 janvier 2025 ces créations dans une exposition exceptionnelle dans la chapelle et les salles attenantes de l'Hôtel-Dieu-le-Comte.

Un événement qui accompagne la réouverture de l'emblématique cathédrale parisienne, prévue le 8 décembre 2024 et qui a reçu le label "Notre-Dame de Paris : vers la réouverture" par l'Etablissement public chargé de la restauration et de la conservation de Notre-Dame de Paris.

En 1935, douze artistes verriers parisiens proposèrent de remplacer les verrières en grisaille de Viollet-le-Duc installées dans les baies hautes de la nef de Notre-Dame de Paris par leurs propres créations. Encouragé par les défenseurs du renouveau de l'art sacré par la modernité, le projet se heurta pourtant à de nombreuses réticences au nom de la préservation de la cathédrale.

Aux côtés d’une quinzaine de vitraux (lancettes et roses) qui sont exposés pour la première fois depuis leur dépose en 1938, une vingtaine de maquettes et esquisses mais aussi des tableaux et de nombreux documents d’archives (plans, photographies, articles de presse…) viennent illustrer la virulence des débats de l’époque : Peut-on oui ou non insérer de l’art moderne dans les monuments historiques ? La création contemporaine y a-t-elle sa place et si oui comment ? L’exposition parcourt alors 30 ans de cette affaire qui s'échelonna de 1935 à 1965, avec des temps forts, des interruptions et des revirements. Cette dernière monopolisa de nombreuses attentions, aussi bien les acteurs de la culture que le grand public.

affiche de l'exposition temporaire

L’exposition démarre par l’intervention de Viollet-le-Duc vers 1855-1860. À la demande du Chapitre, il fit installer de nouveaux vitraux pour les fenêtres hautes de la nef. Auparavant ornées de verrières du XIIIe siècle, ces dernières ont été déposées en 1753 pour faire entrer davantage de lumière. Jugée peu satisfaisante d’un point de vue historique et esthétique, cette opération fut par la suite critiquée, ouvrant ainsi la voie à une nouvelle intervention.

Le projet, porté par douze maîtres verriers parmi les plus réputés de leur génération, provoqua de vives réticences qui aboutirent à une véritable dissension : aux partisans d'un respect immuable du patrimoine ancien, que nul ne saurait égaler, s'opposèrent les défenseurs d'un renouveau de l'art sacré par la création moderne.

Si cette proposition artistique, bouleversée par de nombreux revirements, ne vit jamais le jour, plusieurs vitraux ainsi que de nombreux documents d'archives témoignent encore de cette affaire qui enflamma pendant près de trente ans le monde du patrimoine et l'opinion publique. La virulence de ce débat autour de l’insertion de l’art contemporain dans un édifice ancien et hautement symbolique, trouve une résonnance toute contemporaine dans les discussions qui animent l’actuelle restauration de Notre-Dame, suite à l’incendie de 2019.