Aux côtés d’une quinzaine de vitraux (lancettes et roses) qui sont exposés pour la première fois depuis leur dépose en 1938, une vingtaine de maquettes et esquisses mais aussi des tableaux et de nombreux documents d’archives (plans, photographies, articles de presse…) viennent illustrer la virulence des débats de l’époque : Peut-on oui ou non insérer de l’art moderne dans les monuments historiques ? La création contemporaine y a-t-elle sa place et si oui comment ? L’exposition parcourt alors 30 ans de cette affaire qui s'échelonna de 1935 à 1965, avec des temps forts, des interruptions et des revirements. Cette dernière monopolisa de nombreuses attentions, aussi bien les acteurs de la culture que le grand public.
L’exposition démarre par l’intervention de Viollet-le-Duc vers 1855-1860. À la demande du Chapitre, il fit installer de nouveaux vitraux pour les fenêtres hautes de la nef. Auparavant ornées de verrières du XIIIe siècle, ces dernières ont été déposées en 1753 pour faire entrer davantage de lumière. Jugée peu satisfaisante d’un point de vue historique et esthétique, cette opération fut par la suite critiquée, ouvrant ainsi la voie à une nouvelle intervention.
Le projet, porté par douze maîtres verriers parmi les plus réputés de leur génération, provoqua de vives réticences qui aboutirent à une véritable dissension : aux partisans d'un respect immuable du patrimoine ancien, que nul ne saurait égaler, s'opposèrent les défenseurs d'un renouveau de l'art sacré par la création moderne.